Le bouddhisme est né en Inde du nord. Les frontières des états indiens d’alors englobaient des  parties de l’Afghanistan, du Népal, du Bangladesh actuel. C’est dans des états comme le Maghada  ou le Gandhara (Nord-Ouest de l’Inde, Nord du Pakistan et Est de l’Afghanistan) que les conversions  ont été, dans un premier temps, les plus massives.  Ashoka (IIIème siècle av. notre ère)  fut le grand  propagateur du bouddhisme qui devint alors une « religion  authentique ». Il envoya des moines apporter la bonne  parole dans tout l'empire, notamment en Birmanie et au Sri  Lanka. Le pays se couvrit de nombreux monuments  (temples, monastères, stupas…). Dans le Deccan, l’Orissa et le Bengale, le bouddhisme fut  protégé par les souverains locaux entre 300 avant notre ère  et le VIIème siècle qui fut le début d’une régression  inéluctable. A cette période, le sangha rassemblait près du  dixième de la population. On comptait environ 250 000  moines.   Aujourd’hui, le bouddhisme ne concerne plus que moins de  1% de la population indienne. Quels sont les facteurs de  cette quasi disparition du bouddhisme du sous-continent  indien ?  Une forte réaction de l’hindouisme  Le bouddhisme a peu à peu été considéré come une religion trop complexe et réservée à une  élite, face à un hindouisme plus proche du peuple.  L'hindouisme a réagi comme elle l'a fait souvent face à ses rivaux, en s'appropriant un certain  nombre des réalités perçues du bouddhisme : les brahmanes ont par exemple considéré que  Bouddha n'était qu'un " avatar " (incarnation sur terre) de Vishnu. Le bouddhisme  se résumait  ainsi à un aspect de l'hindouisme.  Une série de schismes “fondamentaux”  Rappelons qu'un premier concile avait permis de formaliser les enseignements du Bouddha. Le canon pali avec les " trois  corbeilles " définit les fondements du bouddhisme.  Vers 386 avant JC, un second concile se réunit au Bihâr, à Vaishali. L'objectif était de ramener dans le giron officiel une  partie du sangha qui souhaitait assouplir la discipline. Leur leader, Mahadeva, fit cinq propositions sur les arhats (ceux  qui ont connu l'éveil) qui furent refusées. Cette " secte " prônait l'existence de boddhisattvas (" êtres éveillés " qui  renoncent au nirvana pour aider et sauver les êtres humains). Le schisme sera définitif lors du troisième concile pendant  lequel Mahadeva s'opposa fortement aux tenants de l'orthodoxie.  Il s'en suivit une série de divisions avec la création de différentes écoles qui diffusèrent le bouddhisme jusqu'en Asie  centrale. Le Mahayana ou " Grand Véhicule " s'affirma comme le bouddhisme des écoles du Nord, tandis que les défenseurs de la  doctrine originelle se replièrent sur le sud du subcontinent défendant un bouddhisme plus rigoureux appelé par ses  rivaux Mahayanistes " Hinayana " ( Petit Véhicule), également appelé Theravada (Bouddhisme originel).  Ces deux grands courants ont perduré jusqu'à nos jours.  Les grandes voies d’expansion du bouddhisme  Comment les différents courants du bouddhisme se sont-ils développés ?  Dans son expansion à travers le temps et l'espace, le bouddhisme  a rencontré de nombreuses oppositions cultrelles ou  religieuses. il a toujours su s'adapter sans renier ses fondamentaux.  Pour comprendre  comment les différents courants se sont développés, il est nécessaire d'en étudier les composantes  mais aussi d'analyser comment chaque pays l'a adopté ou momentanément rejeté pour être ce qu'il est aujourd'hui,  avec plus de quatre cents millions de personnes qui se déclarent bouddhistes. Trois grands courants se dégagent: Le Petit Véhicule ou Hinayana ou Bouddhisme Thereavada (Sri-Lanka, Birmanie, Thailande, Laos et Cambodge  Le Grand Véhicule ou Mahayana (Asie centrale, Malaisie, Indonésie, Chine, Japon, Viet Nam et Corée)  Le Véhicule de Diamant ou Vajrayana (Tibet, Nepal, Bhoutan et Ladak)  Chacun nécessite une étude particulière. Le bouddhisme en Occident  C'est Marco Polo qui fut le premier européen en contact avec le bouddhisme, à la cour de  Kubilaï Khan, au XIIIème siècle. Il fallut ensuite attendre le milieu du XIXème siècle pour que  des manuscrits du Vajrayana arrivent à Londres et à Paris. Pratiquement en même temps, le  Canon Pali était ramené en Europe par des administrateurs coloniaux ou des érudits  collectionneurs. Eugène Burnouf (1801-1852) fut le premier, par ses traductions, à apprécier  l'étendue de la culture bouddhique.  Cette démarche doit être resituée dans le courant orientaliste du XIXème siècle. Les  romantiques et les philosophes comme Arthur Schopenhauer étaient sensibles aux textes  religieux hindous comme aux écrits bouddhistes.  La venue de Maîtres orientaux a permis le début de la pratique bouddhiste en Europe et aux  Etats Unis. Le vrai développement du bouddhisme en occident n'a commencé qu'au vingtième  siècle,  dans les années 70. Le bouddhisme en Amérique du Nord  En 1893, Dharmapala, un moine Sri Lankais, fit forte impression au cours du Parlement mondial  des religions de Chicago. Paul Carus décida d'éditer un certain nombre de textes, notamment  sur le Zen. Il invita à plusieurs reprises Dharmapala et D.T. Suzuki, un disciple de Soyen Shaku.  D.T. Suzuki revint à plusieurs reprises aux Etats Unis et enseigna à l'université de Columbia. Il  publia un certain nombre d'ouvrages en anglais sur le Zen.  Dans les années 50, il devint le  chantre de la "beat generation". En 1958, un Maître réputé du Zen Soto au Japon, Shunryu Suzukiroshi, fonda le Zen Center de  San Francisco qui a essaimé en sept centres dont un monastère. D'autres centres s'établirent  sur la côte est. Si la tradition Zen est bien vivante aux Etats Unis, le bouddhisme tibétain s'est aussi développé  sous l'influence des visites du Dalaï Lama. Un moine Sri Lankais a également implanté plusieurs  centres de tradition Theravada. Le bouddhisme en Europe et en France  Les communautés bouddhistes en Europe sont récentes. L'English Buddhist Society  fut créée en 1924 pour faire connaître le bouddhisme. Edward Conze publia une  traduction des "prajnâ paramita".  L'idée d'une communauté monastique en Europe ne se traduisit dans les faits que  dans les années 70. C'est la venue de "Maîtres enseignants" qui enclencha le mouvement. Certains lamas  exilés s'installèrent dans divers pays d'Europe.  En France, le bouddhisme est longtemps resté une curiosité intellectuelle. Il fallut  attendre la publication des ouvrages d'Alexandra David Neel et le Milarepa de Jacques  Bazot, pour que le public français découvre le Tibet. En 1967, Taishen Deshimaru, un Maître Zen attira de nombreux disciples. Les dojos se  multiplierent en France et essaimèrent en Europe. Dans les années 70, de nombreux  vietnamiens s'exilent en France et ouvrent des centres de tradition Mahayana. Thich Nhat  Hahn, Maître Zen de renommée internationale, fonde une communauté de laïcs, le Village des  Pruniers .  Lors de sa visite en France en 1971, le lama tibétain Kalou Rimpoche eut un tel rayonnement   qu'en 1974 fut créé le centre tibétain Kagyü Ling en Bourgogne. Puis Kalou Rimpoche créa son  propre centre Karma Ling près de Chambéry. Toutes les écoles tibétaines sont représentées en  France. Sogyal Rinpoche, Maître de renommée mondiale a choisi Paris pour y créer son centre  Rigpa, centre international de son activité. 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